Aphrodite (Vénus)
Dans la mythologie grecque, Aphrodite (en grec ancien Ἀφροδίτη / Aphrodítê) est la déesse de l'amour et de la sexualité.

Vénus du IIème siècle, copie du type de l'Aphrodite de Cnide conservée au Musée national archéologique d'Athènes
Il existe deux légendes différentes sur sa naissance. Chez Homère, elle est la fille de Zeus et Dioné, l'une des filles d'Océan. Dioné est une figure mal connue, mais son nom, version féminine des formes obliques du nom de Zeus, suggère qu'elle était initialement sa parèdre. Aphrodite appelle Arès son « bon frère », alors que son mari Héphaïstos, après l'avoir surprise avec ce même Arès, menace de réclamer à Zeus les cadeaux qu'il lui a offerts en échange de la main de sa fille.
Dans la Théogonie d'Hésiode et selon la tradition la plus populaire, Aphrodite naît de la mer fécondée par le sexe d'Ouranos que Cronos a tranché : « tout autour, une blanche écume sortait du membre divin. De cette écume une fille se forma ». Pour les Grecs, cette légende s'inscrit dans le nom même de la déesse : elle est « née de l'écume » (ἀφρός / aphrós) — cependant, il ne s'agit en fait que d'une étymologie populaire, sans fondement. Les Vents la poussent jusqu'à Cythère, puis Chypre. Ainsi s'expliquent, selon Hésiode, ses principaux surnoms : « Cypris » et « Cythérée », mais aussi son épithète homérique φιλομμειδής / philommeidếs, qu'il interprète comme signifiant « sortie des testicules » (μήδεα / mếdea).
Diverses traditions post-homériques et post-hésiodiques font naître Aphrodite du sang de Cronos mutilé par Zeus, ou bien des amours de Cronos et d'une mystérieuse Évonymé (fragment d'Epiménide), auquel cas elle apparaît comme la sœur aînée des Moires et des Érinyes.
Amours D'aphrodite
Mariée à Héphaïstos (dieu forgeron boiteux), elle a de multiples aventures extra-conjugales. La principale est celle avec Arès, d'où naissent Harmonie, Déimos, Phobos, auxquels Simonide ajoute Éros et Cicéron, Antéros (De la nature des dieux, III, 21). Hélios qui voit tout de sa position élevée prévient Héphaïstos de cette relation adultère. L'époux crée un filet magique qu'il place sur le lit pour emprisonner le couple. Convoquant Zeus et les Olympiens, il leur révèle la duperie devant les amants emprisonnés. Les dieux, hilares, y vont de leur commentaire, en particulier Hermès, qui dit qu'il voudrait bien, pour coucher avec Aphrodite, devoir être découvert par tous les dieux. Aphrodite maudit Hélios et sa descendance, c'est-à-dire Pasiphaé et ses filles Ariane et Phèdre, dont la malédiction dont Poséidon affligera Minos, époux de Pasiphaé et père de ses filles aggravera le sort. Elle doit toutefois, de honte, s'exiler à Rhodes pendant qu'Arès part en Thrace. À l'époque classique, Arès est également réputé être le père d'Éros, qu'Hésiode dépeignait auparavant comme une force primordiale — on attribue aussi la paternité de l'Amour à Ouranos. On notera en revanche que, dans la Théogonie d'Hésiode (v. 934 à 938), Arès et Aphrodite sont bien époux légitimes, la mention de leur union et de leur descendance intervenant entre celle de Poséidon et Amphitrite et celle de Zeus et de Maïa.
Aphrodite a également une liaison avec :
-
Hermès, de qui naît Hermaphrodite, mi-homme mi-femme. Pour Cicéron 19, qui ne fait pas mention d'Hermaphrodite, le seul fils d'Hermès et d'Aphrodite est Éros.
-
Dionysos, d'où naissent Priape (la paternité est attribuée alternativement à Zeus ou Adonis), Hyménaios, le dieu du chant nuptial (aussi dit né d'une des neuf Muses), et, selon l'Hymne orphique 57, l'Hermès Chtonien ou Infernal.
Éros et son double jumeau Antéros passent parfois pour ses enfants, alors que selon Hésiode, Éros est une des premières divinités, non engendré mais issu directement du Chaos
La vengeance d'Aphrodite

La Vénus d'Arles, dont le prototype est attribué à Praxitèle, restaurée par Girardon comme tenant la pomme de discorde du jugement de Pâris

La Vénus du Capitole, l'une des meilleures copies du type de l'Aphrodite de Cnide, musées du Capitole